
Dans un pays où la population rejette la présence française, la campagne ne s’apparente pas à un affrontement militaire entre deux armées, mais bien à une occupation se heurtant à une résistance. Une situation complexe pour Napoléon et son état-major, dont la compréhension de la situation et les mentalités espagnoles ne sont pas celle de la réalité. Les départs de Fernando VII et de Carlos IV en direction de Bayonne suscitent dans l’opinion madrilène une sourde inquiétude, mal perçu et sous-estimé par les Français. La dynastie Bourbon, bien qu’affaiblie, incarne toujours la liberté espagnole face à un « allié » qui se montre toujours plus envahissant. Les lettres adressées par Fernando VII à la junte qu’il a mise en place dans la capitale révèlent qu’il est de fait traité comme un prisonnier et les rumeurs hostiles aux Français augmentent rapidement, tout comme l’incompréhension entre les deux pays. Napoléon reconnaitra à Sainte Hélène qu'il a mal jugé la situation espagnole et mal compris leur mentalité. Pourtant, en 1808, il lance une opération inédite, établissant un prince français en Espagne sans faire la guerre. C'est un échec, car les Espagnols refusent de se soumettre à la domination étrangère et d’adopter les changements imposés, ce qui oblige Napoléon à changer de stratégie, alors qu’il avait envisagé que l'Espagne accepterait sans sourciller l'ordre français. Depuis deux siècles, les historiens n’en finissent pas de s’interroger sur les raisons pour lesquelles Napoléon décida d’intervenir en Espagne, au risque d’ouvrir en Europe un nouveau front alors que la paix était fragile, et pour remplacer son allié le roi d’Espagne par son frère. Pour lire la suite, par ici
L’ambassadeur est généralement vu comme la figure centrale de la diplomatie européenne de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne. Il est le représentant du prince doté de la plus forte autorité, conférée par des usages tacites et des documents juridiques – lettres de créances, instructions, etc. À ce titre, il est le premier acteur des négociations importantes, des tractations de guerre, d’alliances et de paix. Sa place de premier plan explique qu’il soit l’objet d’une littérature abondante visant à définir son rôle et son statut. Ses missions – information, communication, représentation – sont multiples et parfois contradictoires. L’ambassadeur dispose pour cela de moyens humains et matériels importants. Il reste pourtant un acteur parmi d’autres de la diplomatie européenne, et pas uniquement le négociateur unique des grands traités de paix. Pour lire la suite, par ici


La bataille d’Alcantara
La bataille d’Alcantara eut lieu le 25 août 1580, dans les environs de Lisbonne. Elle prend place dans le contexte de la crise de succession liée à la disparition de Sébastien Ier, en 1578, sans laisser de traces dans les sables du désert et de Dom Henrique de Aviz, cardinal roi, en 1580. La bataille oppose Dom Antonio, dernier représentant de la famille royale, mais de naissance illégitime, aux armées de Philippe II, roi d'Espagne qui descendant par sa mère de Manuel Ier. Pour lire la suite, par ici
18 février 1563 : Assassinat du duc François de Guise
Lieutenant général du royaume, le duc François de Guise, dit le Balafré, a repris Calais aux Anglais cinq ans plus tôt, ce qui l'a rendu immensément populaire auprès des catholiques français.
Alors que débutent les guerres de religion, un gentilhomme protestant de l'Angoumois, Jean de Poltrot de Méré (26 ans), décide pour cette raison de le tuer. Il lui tend une embuscade et le tue d'un coup d'arquebuse le 18 février 1563 dans les environs d'Orléans, alors que les troupes du duc font le siège de la ville.
Capturé, le tueur déclare sous la torture avoir agi sur ordre des chefs protestants, dont l'amiral de Coligny et le théologien Théodore de Bèze. Il est écartelé un mois plus tard, le 18 mars 1563, en place de Grève, à Paris.
Cet attentat est le premier d'une longue série, jusqu'à la mort d'Henri IV. Il illustre la faveur dont jouit à cette époque le « tyrannicide », présenté comme légitime par des penseurs catholiques espagnols. Poltrot de Méré en avait lui-même eu connaissance lors d'un séjour en Espagne. Pour lire la suite, par ici
L'alliance entre Monaco et Charles Quint
En 1524, les Grimaldi, famille régnant sur la seigneurie de Monaco, se placent sous la protection des Habsbourg et plus particulièrement en passant une alliance avec le royaume d’Espagne. En 1532, l’Empereur Charles Quint, qui domine également le royaume de Naples et de Sicile, accorde le fief de Campagna et le titre de marquis à Honoré Ier Grimaldi pour le récompenser de sa fidèle alliance. Convaincu de l'importance stratégique de la place monégasque, Charles Quint établit avec Augustin Grimaldi, régent de Honoré Ier, le traité de Burgos et la déclaration de Tordesillas qui, entre autres, placent Monaco sous protectorat Espagnol et le protègent ainsi de l'appétit génois, allié de François Ier. L'Empereur séjourne à Monaco en août 1529 alors qu'il se dirige vers Bologne pour y être sacré par le pape. Honoré II succède à son père Honoré Ier, en 1604. En 1641, le fief est perdus, car les princes de Monaco rompent l’alliance avec l’Espagne et se placent sous la protection de la France des Bourbons. La famille Grimaldi règne toujours sur Monaco de nos jours et entretenant des relations étroites avec la France. Pour lire la suite, par ici

Les Ottomans remportent la bataille de Préveza
L’amiral et régent d’Alger Barberousse avait mené, depuis 1519, une série d’attaques contre les positions espagnoles en Méditerranée, affaiblissant Charles Quint, tout en renforçant Soliman le Magnifique. En 1529, Barberousse s’empare de la forteresse de Gibraltar. En 1534, le sultan de l’Empire ottoman, nomme le pirate Grand Amiral de la flotte ottomane lui accordant le commandement de 60 galères, construites selon les propres plans de Barberousse. Ce dernier ravage le sud de l’Italie et attaque soudainement la Tunisie, s’emparant de cet important port allié de l’Espagne, dont Charles Quint soutenu par Dom Luis de Aviz, commandant des forces portugaises, des Etats pontificaux et des chevaliers de Malte, reprend Tunis en 1535. La bataille de Préveza, livrée le 27 septembre 1538, durant la guerre vénéto-ottomane (1537-1540), au large de Préveza, dans la mer Ionienne dans le nord-ouest de la Grèce, opposant la flotte ottomane, commandée par Barberousse à la flotte de la Sainte Ligue assemblée par le pape Paul III et commandée par l'amiral génois Andrea Doria. Elle s’est produite dans la même région de la mer Ionienne que la bataille d’Actium, en 31 av. J.-C. Ce fut l’une des trois plus grandes batailles navales qui ont eu lieu en Méditerranée au XVIe siècle, avec la bataille de Djerba et la bataille de Lépante. Pour lire la suite, par ici
La guerre du football
Dans les livres d'histoire, il est fréquent qu’on soit confrontés à de nombreux conflits marquants, comme la guerre de Cent Ans ou les deux guerres mondiales. Cependant, il existe des conflits historiques déterminants, mais ayant des origines ou des détails plus insolites. C'est par exemple le cas de la révolte des Boxers, en Chine, ou encore des moutons parachutistes utilisés pendant la guerre d'Éthiopie. Parmi ces conflits méconnus aux origines insolites, on retrouve la guerre de Cent Heures. En 1969, une simple rencontre sportive entre le Salvador et le Honduras sera à l'origine d'un conflit armé de courte durée entre les deux pays d'Amérique centrale. Si elle reste l'une des guerres les plus courtes de l'histoire, ce conflit n'a pas pour origine un problème d'arbitrage, mais bien des tensions politiques. Pour lire la suite, par ici


Frédéric II : le souverain légendaire
Depuis le Moyen Âge, Frédéric II de Hohenstaufen n’a pas manqué d’alimenter les réflexions politiques sur le Saint-Empire et la constitution de l’identité européenne. L'Empereur Frédéric II Hohenstaufen représente sans doute la personnalité la plus fascinante parmi les géants qui ont traversé le XIIIe siècle. À la croisée de l'histoire et du mythe, il demeure un personnage de légende dans la longue mémoire de l'Europe à l'image du souverain caché qui reviendra un jour restaurer l'ordre ancien aboli. Mais il a également, dès le XIIIe siècle, fortement marqué l’imaginaire de ses contemporains, pour qui « personne dans toute la Chrétienté n’avait détenu de pouvoir pareil depuis Alexandre le Grand ». Il est vrai que cet « étonnement du monde et admirable changeur des temps » est assurément le personnage le plus surprenant de son époque, le plus complexe et le plus controversé aussi, mais également le plus puissant. De ses contemporains, il reçut le surnom de Stupor Mundi (la « Stupeur du monde »). Pour lire la suite, par ici

L’Ultimatum Britannique : la fin du rêve impérial
Pour retrouver sa puissance impériale passée, le Portugal de Miguel Ier puis de Carlos Ier se lance à la conquête d’un « deuxième Brésil », en Afrique au temps de la colonisation au XIXe siècle. Mais l’ambitieux projet de relier les possessions portugaises d’Afrique vient contrecarrer les plans du Royaume Unis de la reine Victoria. Créer un nouveau Brésil, perdu en 1822, en Afrique permettrait au Portugal de renouer avec les heures de gloire de son Siècle d’Or du XVIe siècle, tout en imposant sa puissance dans le concert des nations du XIXe siècle et ainsi rivaliser avec l’Empire allemand et britannique. L'ultimatum anglais de 1890 brise ce projet. La monarchie portugaise ne se remettra pas de ce terrible constat de faiblesse. Pour lire la suite, par ici
La révolution des œillets
Au Portugal, en 1974, la révolution des œillets abolit, sans effusion de sang, le régime de l’Estado Novo de Marcelo Caetano, successeur de Salazar, mort en 1970. Le Portugal était alors un pays aux structures archaïques, doté d'une puissante police politique : la PIDE et refusant d'accorder l'indépendance à ses colonies. Or, au sein même des forces armées, grandissait un sentiment de contestations. Nombre d'officiers engagés à partir du début des années 1960 contre les rebelles angolais, guinéens et mozambicains jugeaient impossible de gagner ces guerres coloniales, l'idée de restaurer la démocratie au Portugal gagne du terrain. Certains de ces officiers mirent alors sur pied une organisation secrète, le Mouvement des forces armées : MFA, dont le but était de rétablir la démocratie et non de fomenter un coup d'État puisqu'il ne s'agissait pas de remplacer un pouvoir dictatorial par un autre. Les conjurés s'assurèrent la neutralité bienveillante du plus titré des généraux portugais, Antonio Spínola, ancien gouverneur de Guinée-Bissau, limogée le 14 mars. L'insurrection fut déclenchée le 25 avril 1974 à 0 h 30. Le signe de ralliement des conjurés était un œillet rouge, fixé à la boutonnière, qui devint le symbole de cette révolution. Pour lire la suite, par ici